La 8ème conférence de Entrepreneurs for Entrepreneurs (OVO) s'est tenue le 22 novembre 2023, dans l'auditorium de BNP Paribas Fortis, à Bruxelles. Le thème de la soirée était vaste et ambitieux : changement climatique, biodiversité et perspectives économiques.
Après son discours de bienvenue, Freddy De Mulder, modérateur - bénévole, membre du conseil d'administration et investisseur à OVO - a présenté le premier orateur : Max Jadot, président du conseil d'administration de la banque et, donc, hôte de la soirée. Celui-ci n'a pas mâché ses mots. Oui, les problèmes sont grands. La situation économique, les guerres, la (r)évolution technologique rapide et l'écart important entre le nord et le sud ne sont pas vraiment des raisons de faire preuve d'un optimisme excessif ! Pourtant, il voit beaucoup de lumière dans l'obscurité. Il a explicitement relevé qu'OVO se concentrait sur des solutions en Afrique. En particulier, il a fait remarquer qu'une conférence sur notre thème était tout à fait appropriée dans ce bâtiment climatiquement neutre de la banque. Enfin, il a conclu en affirmant que BNP Paribas continuerait à soutenir les activités d'OVO.
Une croissance respectueuse du climat
Après le président de la banque le deuxième orateur, Luc Bonte, président d’OVO, a pris la parole. Il a brièvement détaillé le fonctionnement d'OVO (sélection, orientation, financement et suivi d'entreprises africaines prometteuses). Il est ensuite passé au grand défi auquel l'Afrique se trouve confrontée : comment faire croître le continent sans emprunter les voies non durables de l'industrialisation comme en Occident. En d'autres termes, comment améliorer la vie des Africains sans avoir d'impact négatif sur le climat et la biodiversité ? “La décroissance et la réduction de la consommation d'énergie sont des solutions, mais elles ne doivent pas conduire à la stagnation et à la perte d'emplois. Surtout pas en Afrique, qui a peu ou pas contribué à la crise climatique mais qui en subit les conséquences. Il faudra donc faire de bons choix pour réussir la transition”. Luc Bonte plaidé pour un dialogue autour du changement climatique et de la croissance africaine. Il a conclu son intervention par une minute de silence pour tous ceux qui souffrent de la violence dans le monde.
L'Afrique n'est pas le problème, mais la solution
Frank Bekaert, associé principal chez McKinsey & Company a, d’entrée de jeu, annoncé la couleur : « Il n'y a pas que le changement climatique, mais aussi le déclin de la biodiversité (un problème sous-estimé), la pollution des aliments et de l'eau et la pollution plastique. Pour la plupart de ces problèmes, nous sommes déjà dans la zone rouge et la situation ne s'améliore pas. Heureusement, il existe des solutions, même si elles sont complexes. Il y a, en particulier, d’impressionnantes améliorations de la technologie des batteries et l'émergence de l'hydrogène en tant que source d'énergie ». Selon Frank Bekaert, l'hydrogène est en train de devenir encore plus important que le pétrole, même si les défis liés à cette technologie sont encore importants. Il a terminé sur une note plutôt positive pour le continent africain : "L'Afrique ne fait pas partie du problème, elle fait partie de la solution. Il y a un énorme potentiel pour les énergies renouvelables, comme l'hydrogène vert, et le sous-sol africain est particulièrement riche en ressources critiques comme le cobalt, le cuivre et l'uranium”.
L'Afrique, puissance minière
Patricia Bingoto-Maeder, experte principale chez McKinsey & Company, s'est jointe à l'orateur précédent. Selon elle, les opportunités pour l'énergie solaire et éolienne en Afrique sont immenses. Elle a également cité l'exemple de l'hydrogène vert qui pourrait même créer 4 millions d'emplois sur le continent d'ici 2025. En ce qui concerne les matières premières, elle a même décrit l'Afrique comme "la centrale minière". Le cuivre, le cobalt (75 % de l'offre mondiale !), le manganite et la bauxite connaissent déjà une forte croissance, mais il y a encore des progrès à faire. Des investissements dans les infrastructures, la réglementation, la durabilité et la formation des mineurs sont indispensables. Enfin, elle a donné 10 conseils pratiques pour améliorer la productivité, la vitalité économique et la vie des Africains. L'adoption de la technologie numérique, le développement des talents africains et l'amélioration des infrastructures urbaines ne sont que quelques-uns de ses conseils.